Quelques grands jazzmen français

Le jazz fait son apparition en France dans un contexte assez particulier. En effet, cette sonorité d’origine américaine qui occupe, aujourd’hui, une place importante dans la culture musicale française a pris véritablement de l’ampleur dans l’hexagone après les horreurs du premier conflit mondial. Au fil des années, plusieurs artistes ont ainsi réussi à faire vibrer des millions de Français et à développer une grande renommée au-delà des frontières. En voici quelques-uns d’entre eux.

Ray Ventura

De son vrai nom Raymond Ventura, Ray Ventura a vu le jour le 16 avril 1908 à Paris. Il est reconnu comme étant indiscutablement l’un des meilleurs musiciens jazz français qui aient jamais existé. Ray aura porté plusieurs casquettes tout au long de sa riche carrière. Compositeur de génie, brillant arrangeur musical, chef d’orchestre et éditeur de musique, il joue un rôle considérable en faveur de la promotion de la culture jazz en France.

Toujours influencé par les orchestres américains et allemands, Ray Ventura entreprend de fonder, avec quelques-unes de ses connaissances, l’un des tout premiers orchestres à sketches de France, appelés « Ray et ses collégiens ». C’est d’ailleurs avec ce groupe de talents qu’il connaît le succès et multiplie les concerts ainsi que les tournées partout dans le monde. Les chansons « Tout va très bien, madame la marquise » et « Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine », enregistrées avec ses Collégiens, resteront ses plus grandes œuvres musicales.

Michel Legrand

Michel-Jean Legrand est né dans le quartier de Ménilmontant à Paris. Il devient un grand passionné de jazz à la suite d’un concert de Dizzy Gillespie en 1947. Le destin l’amènera quelques années plus tard à collaborer avec celui-ci. Michel se distingue essentiellement par son excellente maîtrise du piano qu’il étudie au Conservatoire national de musique à Paris.

Ses plus grands succès, il le connaîtra dans le cinéma en arrangeant des musiques pour films. Michel Legrand est perçu dans l’industrie cinématographique comme étant un compositeur hors pair. Il recevra à ce titre deux oscars prestigieux à savoir : l’oscar de la meilleure chanson originale et celui de la meilleure partition originale pour film dramatique. Legrand a conçu des arrangements et écrit des orchestrations pour des films notables à l’instar de « Les Parapluies de Cherbourg », « Les Demoiselles de Rochefort » ou encore « L’Affaire Thomas Crown ».

Stéphane Grappelli

Encore un natif de la ville de Paris. Stéphane Grappelli naît le 26 janvier 1908 d’un père italien et d’une mère française. Le jeune Stéphane a vécu une enfance difficile, tiraillée entre la reconnaissance tardive (trois ans après sa naissance) de ses parents et le décès de sa mère alors qu’il n’est âgé que de quatre ans.

Ses instruments de prédilection sont le piano et le violon qu’il joue dans les rues avant de lancer sa carrière professionnelle en 1923. C’est grâce à son association avec Django Reinhardt, avec lequel il crée le « Quintette du Hot Club de France », que Stéphane s’ouvre enfin la porte vers le succès. Aujourd’hui, son nom fait partie des plus grands violonistes de jazz du 20^e siècle.

Martial Solal

Martial Solal, né le 23 août 1927 à Alger, est un grand pianiste de jazz français. Il est également arrangeur et chef d’orchestre à succès. La carrière de Martial prend réellement son envol dans les années 50 avec des collaborations remarquées avec Django Reinhardt et Sidney Bechet.

Auteur de plus d’une centaine de disques (en solo, en trio ou avec différents big bands), il fait partie des rares jazzmen européens à avoir une véritable aux États-Unis. Solal possède une grande liberté rythmique et un esprit très imaginatif combinant originalité et maestria. Il a influencé de nombreux musiciens comme Stéphan Oliva, Jean-Michel Pilc ou encore Franck Avitabile.

Didier Lockwood

Avec un père professeur de violon (et instituteur) et un frère aîné pianiste de jazz, Didier Lockwood naît dans la famille de rêve convoitée par tout musicien. Sa date exacte de naissance est le 11 février 1956. Excellent violoniste, Lockwood a laissé une marque indélébile dans le jazz.

Amateur précoce de musique classique, il choisit finalement, grâce aux conseils de son frère aîné Francis, le jazz dans lequel il va connaître une impressionnante carrière professionnelle. Son parcours commence par des collaborations avec Stéphane Grappelli qu’il accompagne dans ses tournées. Didier Lockwood enregistre plusieurs albums à succès en solo en France, mais aussi aux USA.

Michel Petrucciani

Il est né le 28 décembre 1962 à Orange. Michel Petrucciani est le fils d’Antoine Petrucciani, guitariste de jazz renommé, qui fera l’essentiel de son éducation musicale. Néanmoins, ce sera le piano et non la guitare qui va le consacrer comme étant l’un des plus grands jazzmen français de l’histoire.

Son handicap de naissance ne l’empêchera pas d’avoir l’immense carrière qui est la sienne et qui va lui permettre de se produire avec le trompettiste américain Clark Terry à l’âge de treize ans. Michel Petrucciani est titulaire d’une importante discographie comportant notamment la sortie de cinq albums entre 1981 et 1985, tous enregistrés aux États-Unis. Il est tout simplement le premier artiste non américain à être recruté par Blue Note, un partenariat qui durera plus de sept années.

Claude Nougaro

On termine notre sélection par un autre grand nom français du jazz. Claude Nougaro, né le 9 septembre 1929 à Toulouse, est un auteur-compositeur-interprète. Il s’entiche très rapidement de la musique jazz, des sonorités latines et africaines dont il tire son inspiration.

Claude Nougaro est connu pour sa capacité à jouer sur la musicalité des mots et à faire des mariages insolites entre les genres. Il a fallu attendre 1962, année au cours de laquelle il sortit les chansons « Une petite fille » et « Cécile ma fille », pour voir se manifester son succès. Après cela, Nougaro monte dans l’estime du grand public qu’il va bercer avec ses mélodies douces ou plus caustiques et punchy pendant de nombreuses années.